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En 2020, comme en 2019,nous ne céderons rien à la régression sociale !

En 2020, comme en 2019, nous ne cèderons rien à la régression sociale !Grève jusqu'au RETRAIT du projet Macron-Delevoye !

Chers collègues, chers camarades,

Le SNFOLC Aisne vous adresse ses meilleurs vœux militants pour cette année 2020, en espérant qu’elle soit l’occasion de remporter de nombreuses victoires sur nos revendications, à commencer par le retrait du projet Macron-Delevoye de retraite par points.

Cette rentrée s’effectue en effet dans des circonstances particulières, car la bataille engagée depuis le 5 décembre dernier par des millions de salariés du public et du privé, de jeunes et de retraités, pour obtenir le retrait du projet gouvernemental de régime unique de retraite par points, n’a pas connu de trêve durant les congés de fin d’année.

Dans plusieurs secteurs, à commencer par la RATP et la SNCF, mais aussi dans les raffineries, dans la culture (Opéra de Paris...), les AG ont continué à se réunir et à reconduire la grève.

Le gouvernement a échoué à imposer la trêve sur laquelle il comptait pour affaiblir la mobilisation, car lui même n’a marqué aucune pause dans l’avancement de son projet. Les 18 et 19 décembre, le Premier ministre a reçu les organisations syndicales, mais il n’a rien retiré. Il a tout maintenu.

Le gouvernement a échoué à imposer la trêve car il n’a pas marqué la moindre pause dans les autres contre-réformes en cours, faisant système avec le projet de retraite par points :

- transformation, le 1er janvier, de la SNCF en société anonyme, mettant fin à l’embauche sous statut, en application du « Pacte ferroviaire » passé en force en 2018 ; - mise en oeuvre de la loi de transformation de la Fonction publique avec la publication de trois décrets permettant notamment l’ouverture de la Fonction publique à des non-fonctionnaires, et l’expérimentation de ruptures conventionnelles ; - dans notre secteur, après les bobards du ministre Blanquer nous promettant que nos pensions ne baisseraient pas, et nous appelant à saisir « l’opportunité historique » de liquider ce qui reste de nos statuts, des centaines de suppressions de postes sont annoncées à la rentrée 2020, dont 136 dans notre académie (40 dans le 1er degré, 96 dans le 2nd), tandis que se poursuivent les contre-réformes du baccalauréat et du lycée, avec notamment la mise en place des E3C...

Le gouvernement a échoué à imposer la trêve parce que, dans un tel contexte, l’annonce par la Président de la République, le 23 décembre, de son renoncement à la « retraite » liée à sa fonction, bien loin de calmer les mécontentements, est apparue comme une provocation… une de plus…

Le gouvernement a échoué à imposer la trêve parce que les annonces successives du maintien de tel ou tel régime particulier, ou de telle ou telle disposition d’exception (pour le militaires et gendarmes, les navigants des transports aériens, la police, les marins, les professions libérales…), loin de semer la division et de démobiliser les grévistes, n’ont fait que démontrer que le régime unique par points voulu par le gouvernement ne sera ni plus juste, ni plus égalitaire, qu’il n’apportera aucun progrès, et qu’il doit être abandonné.

Comme si tout cela ne suffisait pas, le 31 décembre, lors de ses voeux aux Français, le Président Macron, a choisi de traiter par le mépris la colère sociale qui secoue le pays depuis plusieurs mois, et qui s’exprime avec une intensité redoublée depuis le 5 décembre : «J’ai conscience que les changements bousculent souvent. Mais les inquiétudes ne sauraient pousser à l’inaction », a-t-il déclaré, concluant aussitôt, « c’est pour cela, que la réforme des retraites à laquelle je me suis engagé devant vous et qui est portée par le Gouvernement sera menée à son terme. »...

Puis, persistant dans la provocation, il ouvre cette nouvelle année en élevant, quelques heures après son allocution, Jean-François Cirelli, le patron de BlackRock France, au grade d’officier de la légion d’honneur...

Le gouvernement et les tartuffes qui le soutiennent ont beau expliquer que BlackRock n’est pas un fonds de pension mais un « gestionnaire d’actifs (financiers) », et qu’il n’a pas « chercher à influencer le gouvernement (...) sur la réforme actuelle des retraites », le journal patronal Les Échos rappelle tout de même, le 2 janvier, que « BlackRock n’a jamais caché son intérêt pour l’épargne retraite. Et pour cause, les deux tiers de ses 7 000 milliards de dollars d’actifs y sont dédiés »...

Quoi qu’il en soit, le fait que la trêve n’ait pas eu lieu constitue bien un nouvel échec pour le gouvernement. Car, ce faisant, il n’est pas non plus parvenu à isoler les grévistes et à pointer contre eux la vindicte populaire.

Ainsi, le journal Le Figaro du 3 janvier s’étonne-t-il que, selon un sondage Odoxa publié dernièrement, bien que « la SNCF et la RATP (soient) à l’arrêt quasi-total depuis le 5 décembre. (...) 61 % des Français considèrent que la mobilisation contre la réforme des retraites est « justifiée » ».

Force est de constater, par ailleurs, que pas un jour ne s’est passé, durant les congés qui s’achèvent, sans qu’une action ne soit menée contre la réforme.

Dans notre département, le 28 décembre, 600 salariés, gilets jaunes, jeunes et retraités ont manifesté à Tergnier pour le retrait du projet gouvernemental. A nouveau le 4 janvier, plus de 500 manifestants ont défilé dans les rues de Laon, et après la manifestation, un peu plus d’une centaine de ces derniers ont mené une opération péage gratuit accompagnée d’une diffusion de tracts pour la mobilisation du 9 janvier...

Cette combativité, cette ténacité des travailleurs, des jeunes et retraités refusant de voire une contre réforme de plus, une contre-réforme de trop, détruire un de leurs droit les plus chers, contribue chaque jour un peu plus à fragiliser le gouvernement.

Le fait qu’il ait échoué à imposer une trêve montre qu’il est possible de le contraindre à retirer son projet !

Dans de telles circonstances, le moment n’est certainement pas venu de lâcher prise, mais au contraire de renforcer, d’élargir la grève jusqu’au retrait. Ce 6 janvier, plusieurs secteurs ont décidé de grossir, voire de durcir le mouvement (raffineries, avocats, personnels navigants des transports aériens...).

Comme les personnels de l’Opéra qui ont refusé que leur soit appliquée la « clause du grand père » réservant la réforme aux jeunes générations, « nous ne pouvons pas être la génération qui aura sacrifié les suivantes. ».

Les confédérations et organisations CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNL et UNEF appellent à « mettre en débat, dès lundi (6 janvier), dans toutes les entreprises, services et lieux d’études en organisant des assemblées générales de salariés, d’étudiants et de lycéens, les conditions de la réussite (de la grève et des manifestations interprofessionnelles) du 9 janvier et de ses suites dès le lendemain », puis « elles appellent à faire du samedi 11 janvier, une journée de manifestation dans tout le pays ».

Jeudi 9 janvier, dans notre département, les unions et sections départementales CGT, FO, FSu et Solidaires appellent à une manifestation départementale à 10h, à Soissons (RDV devant la gare). D’autres manifestations auront lieu dans le département ce même jour, notamment à Saint Quentin, à 15h00, RDV place Crommelin (rond-point des 4 colonnes).

Le SNFOLC Aisne appelle par conséquent ses militants et adhérents à se réunir sans attendre en assemblée générale, aujourd’hui, demain et mercredi, avec l’ensemble des personnels de leurs établissements pour décider et organiser la grève et sa reconduction jusqu’au retrait du projet gouvernemental.

Concernant les questions matérielles, une caisse de grève a été mise en place par le syndicat et a d’ores et déjà reçu plusieurs contributions. Il est aussi possible de mettre en place une caisse de solidarité au niveau d’un établissement.

En 2020 comme en 2019,

nous ne céderons rien à la régression sociale ! Nous ne lâcherons rien jusqu’au RETAIT du projet Macron-Delevoye !

Dans l’attente de vous retrouver nombreux dans les manifestations, le Bureau départemental vous adresse ses salutations fraternelles.

Pour le Bureau, François Pozzo di Borgo, Secrétaire départemental

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