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Il n'y a pas de "Grenelle" qui tienne ! Les revendications, c'est maintenant !

Photo du rédacteur: snfolc02snfolc02

Chers camarades, chers collègues,


Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche le 30 août, notre ministre jamais à court d'annonces "sensationnelles" et de belles paroles, a déclaré son intention de lancer un "Grenelle des professeurs" pour "revaloriser" leur salaire et leurs conditions de travail, car "Des maîtres heureux, ce sont des élèves heureux".


On ne nous aura donc rien épargné : après "l'école de la confiance", les "maîtres heureux"... On croit rêver. Mais de quoi le ministre parle-t-il exactement ? Que pourraient être des "maîtres heureux", et ses mesures contribuent-elles réellement, un seul instant, à ce bonheur prétendument recherché ?


Des enseignants heureux, cela pourrait être, par exemple, des enseignants protégés par leur employeur lorsqu'ils en ont besoin, comme lorsqu'ils font face à une épreuve telle que la pandémie de Covid 19.


Le protocole sanitaire imposé par le ministre le 27 août sans avoir recueilli l'avis des représentants au Comité d'Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail Ministériel (CHSCTM) assure-t-il cette protection ? (Lire ci-joint le communiqué de la FNEC-FP-FO : "Le protocole "sanitaire" ne protège personne... excepté le ministre")


Loin s'en faut. Rappelons qu'au plus fort de l'épidémie, en mars et avril derniers, on nous expliquait que les masques ne servaient à rien. Et voilà maintenant qu'ils devraient être portés en permanence "tant dans les espaces clos que les espaces extérieurs"... tout au long de l'année scolaire... Cela répond-il tant aux obligations statutaires du ministre en matière d'hygiène, de sécurité et de protection des personnels, qu'aux revendications de ces derniers ?


Pas du tout. A ce sujet, rappelons également que le ministre n'a jamais daigné répondre à la revendication de procéder à des dépistages systématiques et de fournir les personnels et élèves en masques FFP2, portée par notre fédération en avril-mai dernier et soutenue par plus de 55 000 signataires au plan national...


Au lieu de cela, nous avons eu droit à un protocole n'ayant de sanitaire que le nom et présentant pour principal avantage, du point de vue du ministre, de faire porter la responsabilité de l'organisation et de la mise en oeuvre des mesures de protection à l'échelon local, ouvrant par la même occasion largement la porte aux collectivités, et avançant ainsi à grands pas vers la territorialisation de l'école.


Ainsi, comme le déclare la CEN du SNFOLC des 26 et 27 août, ce protocole "fonctionne à l'envers et devient un obstacle à la protection des personnels. Le ministre se sert de celui-ci pour se dédouaner de ses propres responsabilités. Il s'agit d'un véritable cheval de Troie pour précipiter la destruction des statuts, des ORS (obligations réglementaires de service), des disciplines, de l'instruction et de l'Ecole de la République. En opposition à ce protocole, (le SNFOLC) revendique l'abandon de ces mesures et (en) demande la levée".


Comme la FNEC-FP-FO, le SNFOLC revendique "sur le plan sanitaire, le suivi médical de tous les personnels, plus particulièrement ceux à risque par les médecins de prévention et les mesures appropriées pour protéger ces personnels, la reconnaissance d'imputabilité au service en cas de contamination par la COVID, la mise en place des dépistages nécessaires, la mise à disposition gratuitement de masques adaptés pour les personnels et les élèves".


Des enseignants heureux, cela pourrait être aussi, des enseignants mieux payés.


Le "Grenelle" annoncé par le ministre peut-il donner le moindre espoir dans ce sens ?  (Lire ci-joint le communiqué de la FNEC-FP-FO : "Face à l'enfumage du "Grenelle" de Blanquer : 183 € pour tous dès maintenant sans contrepartie")


Il faudrait être d'une naïveté considérable pour y croire sincèrement. "Qui me trompe une fois, honte à lui. Qui me trompe deux fois, honte à moi", comme dit le proverbe.


En effet, comment croire un seul instant à une prétendue revalorisation alors que le gouvernement a confirmé cet été sa décision de maintenir le gel du point d'indice, ce qui fait donc près de 10 ans de gel sans discontinuer (si l'on tient compte de l'augmentation d'1,4 % - en deux temps - en 2017) ?


Mais, dira-ton, le ministre a promis 400 millions d'euros pour y parvenir. Encore une fois, de qui se moque-t-on ? La musique n'est pas nouvelle. Les premières notes en ont été jouée en pleine mobilisation contre la réforme des retraites, qui a certes été retardée mais qui reste inscrite au calendrier ministériel.


Alors que les enseignants pouvaient perdre en moyenne 36 % de leur pension, le ministre mettait 500 millions sur la table pour les "revaloriser" dont 200 millions pour les salaires et 300 millions pour travailler plus en finançant les stages pendant les vacances et les heures supplémentaires dans le second degré.


Aujourd'hui il ne s'agirait plus de 500 millions mais de 400... Soit une augmentation d'environ 30 euros par mois par agent... C'est tout de même quelque-chose ? Que l'on compare aux centaines de milliards d'euros offerts aux entreprises (c'est-à-dire au patronat) qui multiplient les plans de licenciements...


En matière de "revalorisation salariale" (ou pour être plus clair, d'augmentation de salaires... appelons un chat un chat), ce sont les personnels soignants qui montrent la voie : leur mobilisation, par les AG et la grève, leur a permis d'arracher 183 € d'augmentation indiciaire pour tous (soit beaucoup plus que ce qu'était prêt à leur céder le gouvernement).


C'est ce que nous revendiquons aujourd'hui : 183 euros d'augmentation indiciaire pour tous dès maintenant sans contrepartie et l'ouverture immédiate de négociations en vue d'un rattrapage de la perte de pouvoir d'achat subie depuis 2000 !


Des enseignants heureux, cela pourrait être des enseignants dont l'employeur respecte les statuts et les missions.


Mais alors, comment comprendre que le ministre s'obstine à poursuivre et / ou passer en force des contre-réformes et autres mesures de déréglementation comme les réformes du lycée et du baccalauréat (dans la continuité de la réforme du collège), avec les E3C devenant désormais des "évaluations communes", les 2S2C, etc. qui détruisent l'enseignement disciplinaire et liquident les diplômes nationaux, et contre lesquelles les personnels se sont pourtant largement mobilisés ?


Comment comprendre que, de la même manière, se poursuive la "transformation de la Fonction publique" mettant fin à l'égalité de traitement des fonctionnaires et accélérant l'individualisation des carrières, exposant ainsi les agents à l'arbitraire le plus complet, en supprimant notamment les prérogatives des commissions paritaires en matière de mutation et d'avancement ?


Poser la question c'est y répondre. Le ministre l'a dit : "Plus que jamais, avec la crise sanitaire, on a besoin de réformes". Non seulement il n'a pas la moindre intention de remettre en cause ses mesures destructrices, mais il entend se saisir de la crise sanitaire (voire du spectre de cette dernière) pour les mener le plus loin possible.


Pour FO, c'est clair : les contre-réformes (collège, lycée, Bac, etc.) doivent être stoppées maintenant ! Tout de suite ! Les statuts doivent être restaurés et respectés.


Des enseignants heureux, cela pourrait être des enseignants ayant des postes en nombre suffisant, des classes aux effectifs moins nombreux...


Comment croire, dés lors, qu'un ministre qui supprime 440 équivalents temps plein (ETP), soit des centaines et des centaines de postes, lorsqu'on attend près de 25 000 élèves supplémentaires dans le second degré, souhaite véritablement faire des "maîtres heureux" ? Comment croire ce même ministre lorsqu'il refuse de valider l'ensemble des 8 000 candidats admissibles aux concours internes qui n'ont pu passer les oraux du fait de l'épidémie, laissant ainsi 4 000 d'entre eux sur le bas-côté ? Comment croire celui qui laisse des milliers de professeurs contractuels sans affectation à la rentrée ?


La conséquence de ces suppressions, de ce refus de créer les postes nécessaires, nous la connaissons tous, nous la subissons tous : ainsi, dans l'Aisne, ce sont, lors de cette rentrée 2020, 38 collèges sur 57 (soit 66 %), qui présentent des classes à plus de 26 élèves sur au moins un niveau, contre 30 (soit 52 %) en 2019...


Pour FO, il n'y aura pas de "maîtres heureux" sans arrêter les suppressions de postes, sans créer les postes, les classes nécessaires, sans allégement des effectifs, etc.


Enfin, des enseignants heureux, cela pourrait être des enseignants qui peuvent librement exprimer leur opposition aux réformes remettant en cause leurs missions, leurs conditions de travail (comme est censée le garantir l'article 6 de la loi du 13 juillet 1983 reconnaissant la liberté d'opinion aux fonctionnaires).


Sur ce point, la répression brutale dirigée contre nos collègues du lycée Desfontaines de Melle, dans les Deux-Sèvres, suspendus depuis le 10 mars et poursuivis pour faits de grève (contre les E3C), les escadrons de forces de "l'ordre" en tenue anti-émeute envoyées l'hiver dernier devant, voire dans les lycées, pour imposer coûte que coûte la tenue des E3C rejetés par les élèves et les personnels en disent assez long sur les intentions réelles du ministre "de la confiance"... (Lire ci-joint la lettre ouverte des organisations enseignantes CGT, FSU, FO et SUD des Deux-Sèvres au ministre, concernant la situation des collègues de Melle)


Pour FO, il n'y aura pas de "maîtres heureux", pas plus que d' "élèves heureux", dans une école de la matraque et du bâillon !

En outre, pour le SNFOLC, comme pour la FNEC-FP-FO, si le ministre tient vraiment à se préoccuper du "bien être au travail" des enseignants et des élèves, il ne doit, ni ne peut négliger aucun des personnels avec lesquels ils travaillent : contractuels, CPE, AED, Psy-EN, AESH...

Pour le SNFOLC, comme pour la FNEC-FP-FO, il ne suffira pas de se payer de mots. Les revendications de tous doivent être entendues : réemploi immédiat de l'ensemble des professeurs contractuels et des assistants d'éducation, retrait des PIAL qui dégradent les conditions d'exercice des AESH, création d'un vrai statut de la Fonction Publique pour les AESH avec le recutement à temps complet pour tous les AESH qui le souhaitent...

Or, qui peut croire aujourd'hui, face à la réalité de cette rentrée où, contrairement aux annonces du ministre, rien n'a été véritablement préparé pour que l'Ecole puisse remplir normalement sa mission d'instruction, où les personnels constatent que, cette année encore, ils vont devoir exercer dans des conditions de plus en plus dégradées, qui peut croire que pour obtenir satisfaction, nous pourrons faire l'économie du rapport de force ? (Lire dans l'onglet "A télécharger" le communiqué du SNFOLC, "Le professeur du futur attendra. STOP à la mascarade ! Les revendications c'est maintenant !")


Dans cette situation, le SNFOLC, avec la FNEC-FP-FO, appelle l'ensemble des personnels des collèges et lycées à se réunir dès que possible, par tous les moyens à leur disposition (AG, heures d'information syndicale), à établir leurs revendications et à décider collectivement des moyens de les faire aboutir.


Vous trouverez dans " A télécharger", en complément à ce message, et pour vous aider à informer vos collègues, les documents suivants :

  • le dernier communiqué national du SNFOLC, "Le professeur du futur attendra. STOP à la mascarade ! Les revendications c'est maintenant !", élaboré à partir des éléments remontés de diverses académies ;

  • les communiqués de la FNEC-FP-FO sur le "Grenelle" et le protocole "sanitaire" du ministre Blanquer ;

  • la lettre ouverte des organisations enseignantes CGT, FSU, FO et SUD des Deux-Sèvres au ministre, concernant la situation des collègues du lycée de Melle suspendus pour faits de grève contre les E3C.

Le Bureau départemental vous invite à lui remonter toutes les situations problématiques constatées à l'occasion de la rentrée dans votre établissement, afin de nous aider à organiser l'intervention du syndicat.


Avec les salutations fraternelles du Bureau départemental.


Pour le Bureau,

François Pozzo di Borgo,

Secrétaire départemental

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