Chers camarades, chers collègues,
Le professeurs du collège de Cuffies, réunis en heure d'information syndicale avec le SNFOLC, le 1er octobre, "constatent que le protocole sanitaire est impossible à appliquer, notamment en ce qui concerne la distanciation sociale, car le nombre d'élèves par classes ne la permet tout simplement pas". Ils déclarent également que "le port du masque obligatoire fourni par l'Education nationale non seulement ne répond pas aux obligations statutaires du ministre en matière d'hygiène, de sécurité et de protection des personnels mais est une réelle entrave à la transmission des connaissances", et revendiquent en conséquence la "(réduction des) effectifs par classe".
Puis, en lieu et place d'un protocole sanitaire qui ne protège vraiment personne si ce n'est le ministre lui-même, ils demandent la mise en place "(d'une) vraie médecine du travail et de prévention" ainsi que "des dépistages nécessaires et systématiques".
Le 8 octobre, 23 collègues rassemblés en heure d'information syndicale au Collège de Formerie, dans l'Oise, enseignants, CPE et AED, constatent que l'application du protocole sanitaire dans leur établissement, avec une classe par salle dégrade leurs conditions de travail. Ils veulent pouvoir disposer de leur matériel, ils ne veulent plus changer de salle à chaque cours, la question de la surveillance lors des intercours est posée. Comme il n'y a pas assez de salles, les salles de permanence sont utilisées pour les cours.
Le personnel de vie scolaire est épuisé. Ils sont responsables de la surveillance des salles de cours pendant les intercours qu'ils surveillent depuis les couloirs.
La cour est divisée en cinq espaces (les 4 niveaux + la segpa). Les surveillants ne sont pas assez nombreux. À noter que s'il pleut les élèves ne sortent pas car le préau n'est pas assez grand. Les collègues en particulier les personnels de vie scolaire veulent se faire entendre et envisagent la grève. Une délégation a été désignée pour porter les revendications auprès du chef d'établissement.
Dans des établissements de plus en plus nombreux, les collègues tirent le bilan de ce début d'année scolaire 2020-2021. Chaque fois, ils dressent ce terrible constat : le protocole sanitaire du ministre Blanquer ne leur fournit pas véritablement la protection à laquelle ils ont droit, mais les empêche d'accomplir leurs missions et dégrade un peu plus leurs conditions de travail.
Au contraire même, le ministre se saisit de ce protocole et de la situation sanitaire pour mener à bien ses contre-réformes pourtant rejetées par la majorité (réforme du baccalauréat, E3C, réforme du lycée, 2S2C etc.). Ce faisant, il poursuit au pas de charge la casse de l'école publique, et des statuts et missions de ses personnels.
Et afin de s'assurer de prévenir toute protestation, toute résistance contre ses mesures de déréglementation et de baisse du coût du travail, le gouvernement prend prétexte de la situation sanitaire pour multiplier les mesures de restriction des libertés individuelles et collectives, parmi lesquelles les libertés syndicales, et pour réprimer implacablement ceux qui osent élever la voix...
Tout se passe comme s'il n'y avait plus de règles, plus de droits !
Dans cette situation, le Conseil syndical départemental du SNFOLC Aisne, réuni le 29 septembre, a décidé, en accord avec le Comité Confédéral National (CCN) de la cgt-FO des 23 et 24 septembre, de préparer "le rapport de force interprofessionnel" en "(poursuivant et amplifiant) le plan de réunion des personnels dans les établissements", mais aussi, afin de les aider "à ne pas rester isolés établissement par établissement, et à regrouper leurs forces, (...) d'organiser des réunions de secteur dès la rentrée des vacances d'automne, et de s'adresser aux autres organisations enseignantes du département pour discuter des possibilités d'action commune sur les revendications".
Dans cette situation également, la Fédération FO de l'enseignement (la FNEC-FP-FO) a réuni son instance nationale, le Conseil National Fédéral (CNF), les 8 et 9 octobre. Les interventions qui se sont succédées font état, dans tout le pays, de situations qui font écho à celle des collèges de Cuffies, dans l'Aisne, ou de Formerie, dans l'Oise, dans l'enseignement, mais aussi dans de nombreux autres secteurs.
Une immense colère est en train de s'accumuler.
A l'Education nationale, les réunions syndicales, dans lesquels se rassemblent de nombreux collègues, expriment l'urgence des revendications sur les postes, les salaires, le statut, le retrait des contre réformes.
Tous les jours, des secteurs se mettent en grève. Et ces grèves sont souvent victorieuses, comme à Calais où les officiers de port ont fait reculer la capitainerie, ou à l'Hôpital Beaujon à Clichy (Hauts de Seine) où les services d'urgence en grève depuis plusieurs mois viennent de faire reculer la direction qui ouvre des lits, octroie des crédits, du matériel supplémentaire. A Tarascon, la grève de l'usine Fibre Excellence, qui a duré près de 10 jours a mis fin au chantage à la suppression d'emploi... Les salariés avaient décidé de se réunir en AG, face au chantage de la direction. C'est l'AG qui a ensuite décidé, organisé la grève et permis la victoire.
Plus près de nous, à l'usine LU-Mondelez de Jussy, frappée par un incendie le 3 septembre dernier, les salariés se mobilisent dans l'action commune FO - CGT pour obtenir de la Direction des garanties sur le maintien à 100 % des salaires et des emplois sur le site. Cette mobilisation a permis, pour l'heure, que la Direction s'engage à maintenir les salaires à 100 %, avec une partie des primes. La mobilisation continue pour le maintien des 140 emplois, et de la production sur le site. Un rassemblement de 150 salariés, d'habitants de Jussy et des environs, avec FO et la CGT a eu lieu dans ce but, devant l'usine, le 6 octobre dernier. L'Union Départementale FO de l'Aisne appelle l'ensemble de ses syndicats à apporter tout leur soutien aux camarades et salariés de Lu-Jussy.
Le CNF de la FNEC-FP-FO a fait état des AG qui se tiennent à l'Education nationale, dans les établissements, qui définissent précisément les revendications.
Un mouvement qui s'inscrit dans la continuité des AG de décembre 2019, qui à la RATP, à la SNCF, dans l'enseignement avaient lancé la grève dans tout le pays contre la réforme de la retraite par points, la grève massive, puissante, historique, qui a fortement ébranlé le gouvernement, déjouant ses plans et entraînant la démission de ministres, et qui a contribué à la suspension du projet de réforme (malgré l'usage du 49.3), que le Président et son gouvernement actuel ne sont toujours pas certains de pouvoir mener à bien.
A Cuffies, comme à Formerie, comme dans tous les autres établissements, les collègues ne sont pas responsables de la situation sanitaire.
Ils se réunissent, ils définissent leurs revendications, ils envisagent de les porter par la grève : ils ont raison !
Le SNFOLC est à leurs côté et se déploie dans les établissements en heures d'informations syndicales, pour réunir les personnels, aider à poser les revendications et à la tenue d'Assemblées Générales, pour décider des moyens d'obtenir satisfaction !
Partout nous invitons les collègues à participer nombreux aux réunions, et nous invitons tous ceux qui veulent s'organiser pour défendre leur salaire, leurs droits et leurs conditions de travail, à rejoindre le SNFOLC.
Pour votre information, et pour vous aider à informer et réunir vos collègues, vous trouverez dans "télécharger" les documents suivants :
le communiqué de presse de la cgt-FO du 25 septembre concernant les restrictions au motif sanitaire ;
la résolution du Conseil syndical départemental du SNFOLC 02 du 29 septembre : "Protéger les personnels, c'est d'abord répondre à leurs revendications !" ;
le communiqué national du SNFOLC du 2 octobre : "Rentrée 2021 dans le second degré : + 20 000 élèves mais quatre fois plus de postes supprimés qu'en 2020 !" ;
l'appel du CNF de la FNEC-FP-FO ;
le communiqué de sortie de grève FO Fibre Excellence
le communiqué FO de l'Enseignement supérieur et de la Recherche : " Crise sanitaire : Plutôt que de fournir les moyens humains et matériels le gouvernement préfère restreindre les capacités d'accueil des universités " ;
le communiqué de l'Union Départementale FO de l'Aisne et de la Fédération FO de l'agroalimentaire (FGTA-FO) concernant la situation à Lu-Jussy.
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